Et ils mourront à genoux, ployant sous le joug de vos attentes, des attentes qu’ils mettaient en vous, esclaves des pensées qu’ils vous prêtaient sans vous avoir parlé. Esclaves de sentiments dont ils se détachaient. Vaine souffrance.
Et ils s’étaleront, tâches de sang ou de boue, selon que vous les voyez hommes ou déchets de la terre, déjà poussière. Selon que vous les aimiez ou les ignoriez.
Et ils imploreront un pardon qui sera refusé, un pardon qu’on ne peut plus donner, un pardon qu’ils auraient du demander quand il était temps, quand le temps était à le faire, avant qu'un trop tard ne les oblitère.
Ne les transperce.
Ne les troue, comme ce trou préparé, creusé, cette tombe ouverte jusqu’à laquelle ils vont rouler. Cette tombe qui sur eux va se refermer, laissant un dernier cri s’échapper, un cri silencieux et muet.
Personne pour l’entendre, on n’entend rien quand le muet se met à hurler.
Leur lâcheté les a bâillonnés.